Camping d’automne: 6 conseils pour prolonger la saison sans danger

1. Sac de couchage et matelas: le tandem pour des nuits douillettes

Difficile de profiter de son séjour quand on passe la nuit à grelotter. Pour y remédier, tout repose sur un bon duo: sac de couchage et matelas isolant.

Le sac de couchage

Oubliez le modèle estival. À l’automne, il faut viser les sacs conçus pour -10°C et moins. Les duvets synthétiques sont particulièrement efficaces, puisqu’ils résistent mieux à l’humidité que les plumes naturelles. Le tissu polaire est à éviter: trop chaud, il favorise la transpiration, qui se transformera vite en frissons.

Vous avez déjà un sac? Une doublure d’appoint peut vous réchauffer. Et pour les nuits plus rigoureuses, le sac «momie» reste une valeur sûre: fermeture intégrale, seulement le bout du nez à l’air.

Le matelas

On l’oublie souvent, mais le matelas joue un rôle aussi important que le sac de couchage. En plus de son confort, il protège du froid et de l’humidité du sol. Vérifiez sa cote R – la mesure de résistance thermique – et assurez-vous qu’elle se situe autour de R3 ou R4 pour l’automne. Gonflable ou en mousse, l’essentiel est qu’il isole efficacement.

Quelques atouts supplémentaires

L’automne, c’est la saison des écarts de température. Mieux vaut en faire plus que moins pour vous adapter à toutes les éventualités. Pensez à apporter :

• couvertures thermiques compactes
• couvertures électriques 
• chaufferettes sécuritaires au propane (avec ventilation adéquate)

2. Vêtements : le multicouche pour un confort en tout temps

En automne, les écarts de température sont marqués: 20°C à midi, 5°C la nuit. Comment s’adapter? En adoptant la technique de la «pelure d’oignon», c’est-à-dire en superposant les couches. Si vous frissonnez, vous pourrez ajouter une couche et si vous avez chaud, vous n’aurez qu’à en retirer une.

Un bon système multicouche comprend :

• Une couche de base : elle évacue l’humidité et régule la température corporelle. Chaude, respirante et naturellement antibactérienne, la laine mérinos est idéale, tout comme les fibres synthétiques. À proscrire : le coton. Il retient l’humidité et devient votre pire ennemi dès que le thermomètre chute.
• Une couche intermédiaire, qui sert d’isolant et conserve la chaleur. C’est celle que vous enlèverez si vous avez trop chaud. Vêtements polaires, doudoune en duvet ou isolant synthétique sont des choix efficaces.
• Une couche externe qui protège des éléments (vent, pluie, neige). Un manteau imperméable ou résistant à l’eau est indispensable. 

Pensez aussi aux accessoires tels que gants, mitaines, tuque, cache-cou.

Une astuce : glissez vos vêtements du lendemain au fond du sac de couchage. Ils resteront secs et chauds, prêts à être enfilés au réveil.

3. Adapter son installation

Pour maintenir une température agréable, le secret est de limiter l’humidité et les infiltrations d’air, que ce soit sous la tente ou dans le VR. Quelques ajustements simples suffisent à adapter votre installation au climat automnal.

• Placez une bâche ou un tapis sous la tente pour couper l’humidité du sol, ou ajoutez des dalles et un tapis épais dans le VR.
• En tente, tirez complètement les fermetures à glissière et bouchez les petits espaces avec des serviettes; dans un VR, vérifiez les joints de porte et de fenêtres et renforcez-les au besoin.
• Installez une bâche ou un auvent au-dessus de l’entrée pour protéger contre la pluie et freiner l’humidité.
• Gardez la chaleur à l’intérieur en ajoutant des tapis de sol en mousse, des couvertures isolantes ou des rideaux thermiques; dans le VR, des panneaux réfléchissants peuvent limiter les pertes.

Comme les journées raccourcissent, pensez aussi à votre confort visuel: une lanterne, une frontale ou une lampe de poche vous permettront de profiter de vos soirées sans vous plonger trop tôt dans l’obscurité.

4. Chauffage: la sécurité avant tout

C’est souvent le point le plus risqué du camping d’automne. Un brasero dans une tente ou un chauffage au propane mal ventilé peuvent sembler pratiques, mais ils sont extrêmement dangereux. Le monoxyde de carbone (CO), gaz invisible et inodore, peut intoxiquer en quelques minutes. Le Centre antipoison du Québec recommande d’ailleurs l’installation d’un détecteur de CO dès qu’un appareil à combustion est utilisé.

• Un foyer portatif et le chauffage au bois, au mazout ou à l’essence à l’intérieur d’une tente sont à proscrire.
• Placez toujours les chaufferettes électriques ou au propane dans un espace dégagé, loin des tissus et des objets inflammables.
• Assurez-vous de bien ventiler et respectez scrupuleusement les consignes du fabricant.

En complément, un petit radiateur électrique peut servir d’appoint si le propane vient à manquer. Les couvertures électriques sont aussi une solution sécuritaire.

5. Gérer l’humidité et la condensation

En camping d’automne, rester au chaud commence par rester au sec. L’humidité est l’ennemi invisible du confort: elle s’infiltre partout, colle aux vêtements, s’évapore sur les parois de la tente et accentue la sensation de froid.

Pour la contrer :

• Aérez légèrement la tente, même par temps froid. Une petite circulation d’air réduit la condensation qui s’accumule quand on respire ou qu’on chauffe l’intérieur. Dans un VR, entrouvrez un peu une fenêtre ou activez le ventilateur de toit.
• Utilisez des produits déshumidifiants. Les sacs de gel de silice ou les contenants absorbants sont faciles à transporter et aident à assécher l’air dans un espace fermé, comme une roulotte.
• Prévoyez un endroit pour sécher vos vêtements humides. Dans une tente, suspendez-les sous l’auvent ou dans un coin bien ventilé. Dans un VR, utilisez des crochets, une corde ou un petit séchoir portatif.

6. Savoir renoncer au bon moment

Avant de partir, prenez l’habitude de consulter les prévisions météo et, une fois sur place, acceptez que les plans puissent changer. Certaines conditions imposent de rebrousser chemin : instabilité, températures sous zéro ou vents violents.

Portez attention aux signes d’hypothermie :

• frissons persistants
• perte de coordination
• confusion
• grande fatigue 

Si l’un d’eux apparaît, réchauffez-vous sans attendre et n’hésitez pas à écourter le séjour. Mieux vaut vivre une petite déception que de mettre votre santé en jeu.

La tranquillité, c’est aussi bien s’assurer

Camper à l’automne, c’est possible et agréable quand on est bien préparé. Mais au-delà du sac de couchage et du matelas isolant, la vraie sérénité vient aussi d’une bonne protection. 

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